Baba Yaga fait référence à la sorcière des contes russes. Tous les enfants connaissent cette effrayante sorcière qui vit au fin fond d’une forêt sombre dans une maison sans portes ni fenêtres, juchée sur des pieds de poule. Tous redoutent de devoir un jour l’affronter. Elle règne sur les bois et les animaux sauvages et se déplace dans un mortier, effaçant toute trace de passage avec son balai. Une tempête annonce son arrivée, un vent terrible se lève et siffle, les arbres gémissent, les feuilles tourbillonnent dans les airs…
Et dans tous les contes, on retrouve la même structure: un enfant martyrisé par sa marâtre; son père ne se rend compte de rien et, un jour, l’enfant se retrouve dans la forêt, aux prises de l’affreuse Baba Yaga. Il est terrifié et doit faire face. Il va puiser au fond de lui les forces pour l’affronter. Courageux et malin, l’enfant fait preuve d’une force incroyable et malgré son jeune âge, arrive à déjouer tous les plans de la Baba Yaga. Il rentre chez lui et fait éclater la vérité aux yeux de son père. La marâtre est chassée. L’enfant se sera ainsi affirmé et vivra une vie heureuse.
Mais cette Baba Yaga nous a t-elle jamais quittés ? N’est-elle pas plutôt la personnification de cette force noire qui concentre toutes nos peurs, nos doutes et nos angoisses. Une force qui plane au-dessus de nos têtes et que nous devons combattre si l’on souhaite vivre plutôt que survivre. Elle représente tout ce qui nous nuit, tout ce qui nous freine, tout ce qui nous ronge. Cette force grandit, nous bouscule, nous met au défi et un jour elle deviendra tellement puissante qu’il nous faudra l’affronter. Il faudra alors sortir de nos retranchements, affronter cette vérité, faire table rase du passé pour repartir sur des bases saines et renouer avec un environnement propice à une vie meilleure.